Un secret bien gardé (Le Basculement 1). 38’, 2008
Réalisation : Patrick Prado,
production : Mirage Illimité
montage : Marc François Deligne IIAC/ CNRS
Nous allions vers des temps nouveaux, que nous refusions obstinément.
Le joli mai 68 était passé par là,
Mais en 1975, 1968 finissait.
Et, au cours des années 80, nous avons basculé
De l’insolence à l’indulgence compassionnelle
L’insolence donne des idées
La compassion des oeuvres de charité
Et nous ? Par quoi allions nous remplacer
La vie paysanne, aussi dure était-elle
Et qui disparaissait peu à peu. ?
Nous n’en avions aucune idée
pendant que s’élevaient partout les accents accablants
et menaçants de la modernité.
Etions nous devenus archaïques
Avant d’avoir été modernes ?
Que venions nous donc faire ici ?
Sinon tenter une utopie
comme on en tente une à chaque génération,
utopie réalisable, nous en étions sûrs
pour une modernité sans le progrès,
pour le confort sans la technologie
Pour un travail sans maître
Pour un temps sans horaires
Tout devait devenir le Grand Jeu
dont nous réglerions nous memes le tempo .
Nous n’étions pas vraiment sortis de l’enfance,
Et nous croyions pouvoir
nous rendre maîtres de notre temps et de notre propre vie
Nous habitions un monde étrange,
sans demeure fixe,
nous ne voulions ni travailler, ni mourir de faim,
ni exploiter quiconque.
Plus que le droit au travail et le droit a la paresse
c’est le droit au temps qui nous paraissait le plus important.
Nous n’avions aucune envie de nous affronter
à ce qui était en train d’advenir.
De fait, nous tournions en rond dans la nuit
Et nous nous consumions par le feu
Au fond , nous voulions juste sauver notre peau.
Réalisation : Patrick Prado,
production : Mirage Illimité
montage : Marc François Deligne IIAC/ CNRS
Nous allions vers des temps nouveaux, que nous refusions obstinément.
Le joli mai 68 était passé par là,
Mais en 1975, 1968 finissait.
Et, au cours des années 80, nous avons basculé
De l’insolence à l’indulgence compassionnelle
L’insolence donne des idées
La compassion des oeuvres de charité
Et nous ? Par quoi allions nous remplacer
La vie paysanne, aussi dure était-elle
Et qui disparaissait peu à peu. ?
Nous n’en avions aucune idée
pendant que s’élevaient partout les accents accablants
et menaçants de la modernité.
Etions nous devenus archaïques
Avant d’avoir été modernes ?
Que venions nous donc faire ici ?
Sinon tenter une utopie
comme on en tente une à chaque génération,
utopie réalisable, nous en étions sûrs
pour une modernité sans le progrès,
pour le confort sans la technologie
Pour un travail sans maître
Pour un temps sans horaires
Tout devait devenir le Grand Jeu
dont nous réglerions nous memes le tempo .
Nous n’étions pas vraiment sortis de l’enfance,
Et nous croyions pouvoir
nous rendre maîtres de notre temps et de notre propre vie
Nous habitions un monde étrange,
sans demeure fixe,
nous ne voulions ni travailler, ni mourir de faim,
ni exploiter quiconque.
Plus que le droit au travail et le droit a la paresse
c’est le droit au temps qui nous paraissait le plus important.
Nous n’avions aucune envie de nous affronter
à ce qui était en train d’advenir.
De fait, nous tournions en rond dans la nuit
Et nous nous consumions par le feu
Au fond , nous voulions juste sauver notre peau.
