Entre 1966 et 1967, Gérard Guth s'évade dans les rues animées de Paris. À l'instar d'un peintre naturaliste, par son noir et blanc granuleux, le cinéaste donne à voir une étrange facette de la capitale qui peut facilement dérouter les attentes romantiques. De passage dans le Quartier Latin, après une promenade dans les Jardins des Tuileries, il filme de manière assez crue l'arrière-plan des Halles parisiennes : détritus éparpillés, pied de cochon traînant sur le bitume... Au fil de ses périples nocturnes, le réalisateur s'attarde longuement sur les enseignes lumineuses - y compris celle de l'ancien cinéma Neptuna - et les artifices éclairant les boulevards de la capitale. L'obscurité masque une certaine misère latente dans les quartiers les plus opulents de Paris et, dans le même temps, met en lumière certaines professions de nuit comme le travail du sexe.



