Bretonneries pour Kodachrome
Cinémathèque de Bretagne
1976 | Documentaire
- 00:12:00
Bretonneries pour Kodachrome, Jean-Louis Le Tacon 1976, 12 min, couleur, sonore.
Ce film sera le premier d'une série sur le devenir de la culture bretonne. Les formes de vie sociale des pays bretons (noces, moissons, pardons, danses et jeux) hier reniées, sont aujourd'hui exhumées et transformées en objets de spectacle, livrées en pâture aux touristes audiovisuels qui déferlent chaque été sur la Bretagne ; à cinq cents km de Paris, on trouve à portée de l'objectif des indigènes en "chupenn" et "bragou bras" qui baragouinent fort curieusement. Quand on ne peut se payer un safari photo au Kenya, on peut toujours aller en Bretagne... Pour tourner les plans de ce film, nous avons suivi le flot des "canonistes", "kodachromistes" et autres créateurs de l'ère audiovisuelle. Comme eux, nous avons pénétré dans les nombreux studios de Bretagne où s'effectuent chaque été de grandioses mises en scène dirigées par les autochtones eux-mêmes : noces en pays Pourlet, pardon de la Clarté à Perros-Guirec, fête de la moisson près de Pontivy ; partout des centaines de figurants, des costumes d'époque, des musiques du terroir, des chants en langue vernaculaire, des décors naturels, des premiers rôles admirablement tenus par des artistes locaux. La spontanéité des "auteurs-réalisateurs-amateurs" fait le reste : des films indicibles qui font le succès des douces soirées d'hiver entre amis ! (Résumé Torr e Benn 1976)
TORR E BENN, La contestation a d’autres voix
A l’inverse des autres, le groupe Torr e Benn, créé en 1972 lors de la grève du Joint Français de Saint-Brieuc, est un collectif sans existence “officielle”. Le groupe réalisera jusqu’en 1975, des films spontanés mettant en images des grèves et des manifestations. Dans la mouvance des idées de Mai 68, mais d’horizons différents, les membres du collectif sont entre la Bretagne et Paris : Jean-Louis Le Tacon est alors étudiant en sociologie à Rennes, Patrick Prado, a déjà participé à l’Association Populaire d’Image Cinéma (APIC) à Paris, il y a aussi Geneviève Delbos.
Torr e Benn tire son nom de la devise des paysans révoltés de 1775, les bonnets rouges, dont la devise était “casse-leur la tête”
Les films étaient réalisés en Super 8, souvent “saisis au grand capital”, expédiés au labo et montés quinze jours plus tard pour être diffusés. La vidéo sera rapidement utilisée pour une plus grande liberté d’action : “on filmait le matin, on montait –ou pas- l’après-midi et on diffusait le soir”
“ D’abord ce qui importait, c’était principalement l’engagement militant auprès des ouvriers bretons et des paysans, ainsi que dans le mouvement breton, et cela dès le début. ” Jean-Louis Le Tacon
Ce film sera le premier d'une série sur le devenir de la culture bretonne. Les formes de vie sociale des pays bretons (noces, moissons, pardons, danses et jeux) hier reniées, sont aujourd'hui exhumées et transformées en objets de spectacle, livrées en pâture aux touristes audiovisuels qui déferlent chaque été sur la Bretagne ; à cinq cents km de Paris, on trouve à portée de l'objectif des indigènes en "chupenn" et "bragou bras" qui baragouinent fort curieusement. Quand on ne peut se payer un safari photo au Kenya, on peut toujours aller en Bretagne... Pour tourner les plans de ce film, nous avons suivi le flot des "canonistes", "kodachromistes" et autres créateurs de l'ère audiovisuelle. Comme eux, nous avons pénétré dans les nombreux studios de Bretagne où s'effectuent chaque été de grandioses mises en scène dirigées par les autochtones eux-mêmes : noces en pays Pourlet, pardon de la Clarté à Perros-Guirec, fête de la moisson près de Pontivy ; partout des centaines de figurants, des costumes d'époque, des musiques du terroir, des chants en langue vernaculaire, des décors naturels, des premiers rôles admirablement tenus par des artistes locaux. La spontanéité des "auteurs-réalisateurs-amateurs" fait le reste : des films indicibles qui font le succès des douces soirées d'hiver entre amis ! (Résumé Torr e Benn 1976)
TORR E BENN, La contestation a d’autres voix
A l’inverse des autres, le groupe Torr e Benn, créé en 1972 lors de la grève du Joint Français de Saint-Brieuc, est un collectif sans existence “officielle”. Le groupe réalisera jusqu’en 1975, des films spontanés mettant en images des grèves et des manifestations. Dans la mouvance des idées de Mai 68, mais d’horizons différents, les membres du collectif sont entre la Bretagne et Paris : Jean-Louis Le Tacon est alors étudiant en sociologie à Rennes, Patrick Prado, a déjà participé à l’Association Populaire d’Image Cinéma (APIC) à Paris, il y a aussi Geneviève Delbos.
Torr e Benn tire son nom de la devise des paysans révoltés de 1775, les bonnets rouges, dont la devise était “casse-leur la tête”
Les films étaient réalisés en Super 8, souvent “saisis au grand capital”, expédiés au labo et montés quinze jours plus tard pour être diffusés. La vidéo sera rapidement utilisée pour une plus grande liberté d’action : “on filmait le matin, on montait –ou pas- l’après-midi et on diffusait le soir”
“ D’abord ce qui importait, c’était principalement l’engagement militant auprès des ouvriers bretons et des paysans, ainsi que dans le mouvement breton, et cela dès le début. ” Jean-Louis Le Tacon